Découverte du marais de Mousterlin à Fouesnant

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Retrouvez ici les informations présentées et les photos prises lors de la balade du jeudi 4 septembre 2025.

Merci à tous les participants pour leur présence.

Pour plus d’informations sur le marais vous pouvez consulter ce guide.


Le site classé Natura 2000 « Marais de Mousterlin » regroupe différents habitats naturels . Cheminer dans cet espace de nature est l’opportunité de découvrir une pépite de biodiversité .


L’ensemble littoral s’étendant de la mer blanche à Beg-Meil est classé natura 2000. Le réseau européen Natura 2000 vise à maintenir en bon état de conservation les habitats naturels et espèces représentatifs de la biodiversité européenne, à travers la mise en place de zones protégées.
Cette désignation s’explique par la diversité remarquable des habitats naturels : estran rocheux, dunes, lagunes, prés salés, prairies humides, roselières…
Le sitenautura2000 joue un rôle important pour la biodiversité : nurseries(abri) pour les juvéniles de nombreux poissons, lieu de repos, d’alimentation et de reproduction pour les oiseaux, refuge pour la faune et la flore locale…
La communauté de communes du Pays Fouesnantais (CCPF) assure la gestion et l’animation du site Natura 2000 depuis 2018 .
Ce site labellisé espaces naturels du Pays Fouesnantais est situé de part et d’autre de la pointe de Mousterlin .
Il est constitué de trois espaces naturels distincts ; La mer blanche ( plus à l’ouest vers Bénodet), le Marais de Mousterlin (où nous nous rentrons durant la visite) et les dunes de cleut rouz et Kerambigorn.


Les dunes de Cleut rouz et Kerambigorn
Entre la pointe de Mousterlin et celle de Beg Meil, ce système dunaire est une frontière naturelle entre le marais de Mousterlin et la mer. Les canaux naturels qui, par le passé, divisaient le cordon dunaire en apportant l’eau salée au marais, ont disparue au fil du temps et des mouvements de sable.Les dunes forment désormais une ligne de sable continue.
Le milieu dunaire est composé de 3 types de dunes :
La dune embryonnaire (bord de mer)
Elle est alimentée par la matière organique apportée par les laisses de mer (c’est à dire les dépôts d’algues en haut de la plage). En se dégradant ces dépôts apportent des nutriments nécessaires à la croissance des végétaux qui contribuent à fixer la dune.
La dune blanche (au dessus de la plage)
Elle se situe immédiatement à l’arrière de la dune embryonnaire. Soumise aux assauts de la mer, elle est mobile. Cela signifie qu’elle peut être rognée durant les coups de vent hivernaux ou au contraire gagner en volume de sable en été .La structure de la dune blanche est intimement liée à la présence de grandes herbes : les Oyats. Les tiges de cette graminée retiennent le sable transporté par le vent, permettant son dépôt au pied de la plante. En s’enfonçant pour aller chercher l’eau en profondeur, ses longues racines renforcent la dune.
La dune grise (à l’arrière)
Elle est fixée. Son nom lui vient de sa couleur un peu terne. La végétation y est plus abondante. La dune grise accueille des lichens, des mousses ainsi que des plantes adaptées comme la Giroflée
maritime, le panicaut maritime (Il a des fleurs bleues en ombelles, des racines comestibles et médicinales , l’immortelle des dunes (petite fleur jaune elle présente de nombreux bienfaits pour la peau, on la retrouve notamment dans les produits dits anti-âge et dans les soins contour des yeux ), l’asperge prostrée (cette espèce est spécifique des sables maritimes est proche de l’asperge cultivée) ou la silène maritime (une vivace tapissante très robuste qui forme des coussins fleuris blancs )
Ici, nous pouvons voir les dégâts causés par la tempête ciaran .
Rappel :Dans la nuit du mercredi 1er au jeudi 2 novembre 2023, des rafales de vent de 190 km/h, sur le littoral, et de 160 km/h, dans les terres, ont été enregistrées.
Le spectacle faisait mal au coeur. Tous ces arbres à terre, ces pins déracinés, ces cyprès de Lambert meurtris, étêtés. Propriété de l’Office national des forêts (ONF), les dunes domaniales de Fouesnant qui s’étendent sur 80 hectares, depuis la pointe de Mousterlin jusqu’à la pointe de Beg-Meil souffrent de plaies béantes depuis le passage de la tempête Ciaran. A l’ endroit où nous nous trouvons, le sable est venu couvrir les pins et laisse un spectacle désolant !


Le marais de Mousterlin
Ce site se situe à l’est de la pointe de Mousterlin et s’étend à l’arrière des dunes de Cleut Rouz et Kerambigorn.
Cet espace naturel rétro littoral correspond à une mosaïque d’habitats influencés localement par les apports réguliers d’eau de mer. A l’origine, le marais était connecté à l’océan, comme l’est la lagune de la Mer Blanche .
Au début du XX è siècle , la mise en place de digues et canaux visait à le soustraire à la mer pour l’assécher et augmenter la surface agricole. Ce processus d’ assèchement des marais littoraux est appelé poldérisation . Les polders sont créés pour implanter des activités humaines (ports, agriculture ou comme ici à Fouesnant des campings.
Les prairies humides
Dans sa partie nord, le marais compte plusieurs prairies humides, parfois inondées pendant l’hiver. Elles ne sont pas connectées à la mer, l’eau y est douce. Au delà des espèces végétales liées aux praires humides (ex iris, orchidées), on note la présence de nombreuses espèces d’invertébrés, notamment :
L’agrion de Mercue, ( espèce de libellule) c’est une espèce protégée à l’échelle nationale. Le mâle est de couleur bleue et noire, la femelle est verdâtre. Présente localement sur les prairies humides, cette espèce exige des cours d’au de très bonne qualité pour se développer. C’est donc un indicateur de la qualité du milieu.
L’argiope frelon, posté au centre d’une toile tissée entre les herbes hautes, cette grande araignée à l’abdomen tigré de jeune ne passe pas inaperçu en été.
Arrêt à l’observatoire des oiseaux (martin pêcheur….)

Les roselières
Il s’agit de formation végétales denses, principalement composées de roseaux, présentes sur le marais. Les oiseaux fréquentent ces zones pour se nourrir, se cacher des prédateurs ou construire leur nid. Y sont notamment observés le Héron cendré, la cisticole des joncs c’est un des plus petits oiseaux d’Europe : il mesure entre 10 et 14 cm de long pour un poids de 7 à 12 g (5 à 8 g pour la femelle) ) ou encore le Martin pêcheur.

L’agriculture dans le Marais
Nous pouvons également dire un mot sur l’agriculture qui à un rôle à jouer sur l’entretien du marais.
Au début du XXème siècle, la volonté des hommes de gagner des terres sur la mer, a vu la mise en place de digues et canaux pour assécher partiellement cette zone humide. Ce qui avait permit sa mise en culture et son utilisation pour l’élevage.
Mais la déprise agricole sur le marais au siècle dernier à conduit au développement d’une végétation plus arborée. Les prairies humides doivent être entretenues pour éviter l’enfrichement et maintenir la diversité végétale.
Le maintien d’un paysage ouvert est déterminant également pour certaines espèces d’oiseaux ou d’insectes.
La gestion agricole s’appuie sur le pâturage extensif grâce à un troupeau de
vaches nantaises (couleur blanche) appartenant au lycée agricole de Bréhoulou (ici à Fouesnant). Il est possible de les apercevoir sur certains secteurs du marais .
L’entretien se fait également par des fauches mécaniques.
Gestion hydraulique
Au fil du temps, la gestion hydraulique du marais s’est développée.
Depuis 2014, cette vanne automatique contrôle les niveaux d’eau dans le marais de Mousterlin et lui permet d’être reconnecté à la mer. De l’eau salée entre de nouveau dans le marais, lui redonnant son état de lagune côtière. C’est un changement important car l’apport de sel modifie l’écosystème du marais. Les gestionnaires du marais ont fait ce choix car les lagunes côtières ont un rôle très important dans la biodiversité tant marine que terrestre.

LA MER BLANCHE ( à l’ouest de la pointe de Mousterlin)
En allant vers Bénodet, la mer blanche (aussi appelée le letty) est une lagune côtière abritée de la houle atlantique par un cordon dunaire .
A chaque marée basse, les oiseaux parcourent l’estran en quête de mollusques, de crustacés, d’algues. La présence d’algues sur le rivage est souvent un bon signe. Elles constituent la base du régime alimentaire de nombreuses espèces animales du littoral.
De nombreuses espèces de poissons fréquentent également cette lagune ( Bar, mulet et poisson plats).